La légendaire Gibb River road traverse le nord de l’état
de Western Australia, de Kununurra à Derby, 660 km de route non goudronnée
perdue dans le nord des Kimberley. C’est une région avec d’immenses fermes de
bétail, certaines propriétés possèdent plus de 404 000 hectares (en comparaison, l'Australian Capital Territory, en gros Camberra, mesure environ 235 000 hectare…).
La région était dans un isolement complet jusqu’à la
Seconde Guerre Mondiale. Il n’y avait pas de route qui reliait les fermes aux
villes de Derby et Kununurra, qui étaient donc uniquement accessibles à cheval. Les
vaches étaient conduites à l’abattoir par des cow boys et une fois
zigouillées, les carcasses de bœuf destinées à la consommation étaient
transportées en avion… sûrement très rentable cette histoire encore.
Puis vers 1960, les fermiers ont commencé à acheter des
camions pour transporter les vachettes. Plus de marche interminable sous le
soleil brulant.... Du coup la route fut construite pour pouvoir relier toutes
les fermes aux deux villes. La fin d’une époque…
Bref, nous partons sur les traces de ces pionniers pour
aller explorer la Gibb river road une dizaine de jours. Arrivée prévue à Derby
le 13 juillet, à temps pour la finale de foot qu’il ne faut pas manquer… car
incroyable mais vrai il existe encore dans le monde des endroits sans réseau,
et la Gibb river en est un.
Au final, le bilan de la Gibb est lourd :
- Une chaise cassée, le premier jour en plus. C’est
parfait, c’est sûrement le seul moment du voyage où on ne croisera aucune ville
pendant 10 jours.
- Un drap déchiré (en le ranger on précise)
- Un petit tabouret cassé 2 jours plus tard. Juliette
s’asseyait dessus depuis l’histoire de la chaise, mais croyait bien se souvenir
que la limite de poids de ce tabouret était 45kg… du coup, on ne comprend pas
toujours pas pourquoi ce tabouret a cassé ;-) une scène apparemment assez
drôle pour les témoins, où Juliette s’est retrouvée les 4 fers en l’air et
toute la boite de café qu’elle tenait dans les mains éparpillée autour d’elle.
Sic…
- Un pneu crevé
- Une charnière du meuble construit par Aurel cassée
- Les vis de la barre de toit et de la CB dévissées par
les vibrations de la route et quelques une semées sur le chemin
- un GPS mortibus
- Des kilomètres de route de tôle ondulée où tu as plus
l’impression d’être dans un char d’assaut que dans une voiture, un 4x4 pardon
- Un bras en moins. Oui car l’essence sur la Gibb est à
$2,5 le litre contre environ $1,5 à Sydney. Sur un plein de 70L ça fait mal…
- Un serpent juste devant nous sur le chemin des Bell
Gorge
Mais surtout (et ça tombe bien c’est pour ça que nous y
sommes allés) :
- Une route qui représente l’histoire incroyable de ces
pionniers australiens qui avaient une vie vraiment pas marrante quand même,
- Les meilleurs scones depuis bien longtemps, goutés dans
une des fermes paumées sur la route
- Des images plein la tête, avec des tonnes de gorges et
cascades plus belles les unes que les autres
- Une invitation à rester chez Greg et Helen à Karatha
après une chouette soirée au coin du feu
- Pleins de bons conseils pour la suite du voyage
- Une magnifique route tout du long, avec de la terre
blanche, grise, rose, rouge, violette, marron… entourées d’herbes, arbres,
palmiers, baobabs…
Bienvenue sur la Gibb river road – c’est parti pour
1 300 km de poussière rouge et de tôle ondulée !
J1 – La propriété El Questro : Sources chaudes de
Zeebeedee pour se réchauffer le matin et Emma gorge pour se rafraichir à
midi !
Emma gorge
J2 – En passant sur la route
En haut à droite le Pentecoste river crossing, à peine un
ruisseau selon une de nos voisines de camping qui « s’attendait à une rivière »…
On se demande quelle taille a un fleuve dans sa tête d’Australienne…
Aurel, pas si petit, à l’ombre d’un baobab, pas si gros…
J3 – Droit au nord direction le Mitchell plateau
Aurel au bord de Big Mertens falls
Effet de style
Sur la route des Mitchell falls
Les Mitchell falls, incroyables, qui valent bien un
« petit » détour de 600 km environ
On se sent zen devant les Mitchell…
Pause lente, comme un tableau d’un restaurant chinois –
en tout cas du restaurant chinois de Sèvres
J5 – La tuile, crevaison. Heureusement Allan Quatermain est là ! vous ne connaissez pas ? Demandez à Aurel, apparemment c’est
une combinaison de MacGyver et Indiana Jones en mieux.
Cherchez l'erreur en jaune qui essayait d'aider à resserrer les boulons de la roue hum hum.
Allan Quatermain est passé derrière : "ben celle la tu as oublié de la serrer?".
L'erreur en jaune : "%**££¨¨¨PP".
Et toc...
J6 - Couleurs de l’outback… Aurel stocke du bois sur le
toit pour les feux du soir, et pendant ce temps-là Juliette s’amuse comme elle
peut.
J7 – Bell gorge, de belles gorges…
… rafraichissantes
J8 – Surplombant la vallée
Les Windjana gorge, avec des petits freshwater crocodiles
qui trainent (parait-il qu’ils sont inoffensifs, enfin ils ressemblent bien à
des crocos si vous voulez mon avis…) et des fossiles marins (car oui, si vous
avez bien suivi les derniers posts, du temps de grand dad et great great great
grand dad, a long time ago, c’était la mer ici ! Puis la mer s’est retirée
et le serpent a créé le relief, je vous fais réviser un peu.).
Et le soir, après 29 jours de soleil, il pleut… alors
qu’il ne pleut jamais dans cette région en juillet. La Nina a déréglé le temps,
ou les ovnis on ne sait pas bien. Heureusement le soleil est de retour le
lendemain.
J9 – Tunnel creek, où tu marches dans le noir les pieds
dans l’eau officiellement, jusqu’à mi-cuisse pour certains hum hum, pour
ressortir un km plus loin sur une jolie rivière ombragée.
La bonne surprise du tunnel… 2 yeux jaune fluo lors de la
traversée du dernière bras de rivière… en fait 2 crocodiles dans l’eau !
Toujours les « gentils » « heureusement ». Et le truc
encore plus génial, c’est qu’il faut retraverser dans l’autre sens !
Et voilà, après 10 jours sur la Gibb river road, des
étoiles dans les yeux et de la poussière partout dans la voiture, nous
retrouvons le bitume. Et ben, ça fait du bien de temps en temps !
Et avec le bitume, nous partons retrouver l’océan, que
nous avions quitté il y a un peu plus d’un mois déjà. Le temps passe vite,
tellement vite que nous sommes à mi-chemin de notre tour d’Australie tout pile,
68 jours de passés, 68 encore à faire.
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